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bon vin, ce n’est que 6 livres 10 sols par jour. »

Enfin pour terminer cette revue des opinions sur Rennes, longue certainement et pourtant incomplète, on lit dans Les Actionnaires de Scribe et Bayard (1829) :

Gustave. — Je suis arrivé hier à Rennes.

Piffart. — Notre pays ! « À tous les cœurs bien nés… » La plus vilaine ville que je connaisse !.. Et nos chers compatriotes, têtus, querelleurs, mauvaises langues !.. C’est égal, le souvenir de la patrie !… Je vois que tu as fait comme moi, tu n’as pas pu y rester… »

Somme toute, les reproches les plus graves qu’on pût faire à la ville, vers 1840, étaient ceux-ci, qu’Alphonse Marteville résume sensément : « Les eaux potables manquent et les étrangers admirent toujours en riant ce magnifique escalier-fontaine de la Motte[1], qui attend l’eau pour ses cascades. Rennes, en perdant son Parlement, a conservé ses habitudes d’un autre siècle ; elle ne peut croire qu’elle soit le moins du monde destinée au commerce et se proclame tour à tour, se drapant dans son apathie, ville d’études, de droit, de garnison. Rennes a beaucoup de propriétaires qui

  1. On vient de le transporter pour faire une entrée monumentale au Thabor par la rue de Paris et l’eau y coule maintenant quelque peu et quelquefois dans les cascades.