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de goût pour les arts : un Musée aussi pauvrement tenu fait honte à une ville aussi riche. »

Un peu plus loin, Stendhal, en quittant Rennes, la qualifie de « ville si aristocratique. » Il en reparlera une dernière fois, au même tome II des Mémoires d’un Touriste, dans une lettre datée de Genève : « Je ne rencontre jamais ici cet esprit de routine étroite qui me désole dans les villes de l’intérieur de la France, Bourges, Rennes, etc. »

Un Anglais, Arthur Young, a décrit Rennes, au point de vue gastronomique et l’a louée : c’est quelque chose. Par malheur, Leconte de Lisle, au dire de son père, n’avait pas le moindre sensualisme sous ce rapport.

« Rennes, dit le voyageur d’outre-Manche, est bien bâti. Il a deux belles places, particulièrement celle de Louis XV, où est sa statue. Le jardin des Bénédictins, appelé le Thabor, mérite d’être vu.

« Je trouve que Rennes n’est pas cher. La table d’hôte à La Grande Maison est fort bonne. On y donne deux services avec abondance de plats et un ample dessert. Au souper, un service avec un gros gigot de mouton et un autre bon dessert. Chaque repas avec le vin ordinaire coûte quarante sols et pour vingt sols de plus on a de bon vin ; de sorte qu’avec de