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Adieu Rennes, Rennes, Rennes !
On déplore ton destin ;
On t’annonce mille peines :
Tu périras à la fin.

Le Père Grignion de Montfort fut toujours prolixe. Citons deux couplets seulement de sa pieuse chanson, plus pieuse que poétique, selon son habitude. « Si Montfort l’eût voulu, dit un de ses biographes, l’abbé Quérard, il eût peut-être été l’un des plus grands poètes de son siècle, » Mais, par modestie, sans doute, comme saint Mathurin qui aurait pu être le Bon Dieu et ne voulut pas, le Vénérable Montfort a préféré demeurer un mauvais poète. En voici la preuve :

Tout est en réjouissance,
Monsieur est au cabaret,
Mademoiselle à la danse
Et Madame au lansquenet
Où chacun fait sa bombance
Et sans croire avoir mal fait.
Que voit-on en tes églises ?
Souvent des badins, des chiens,
Des coureuses des mieux mises,
Des libertins, des païens,
Qui tiennent là leurs assises
Parmi très peu de chrétiens.

À rapprocher de cette satire des ménages Rennais, cette tradition sur leur mauvaise entente, consignée par Noël du Fail :