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que M. Leconte de Lisle[1], émigré depuis vingt ans, eût laissé dans la petite ville bretonne dont il était originaire. C’était à lui qu’il confiait la surveillance et la tutelle de son fils pendant le temps de ses études, en lui donnant tout pouvoir pour l’administration du budget et la direction de la vie du jeune étudiant.

La correspondance échangée entre les parents de Bourbon et le cousin de Bretagne, les notes que j’ai prises dans les archives de l’Université et dans les journaux et revues de Rennes, — notes et correspondance éclairées ou complétées par quelques lettres de Charles Leconte de Lisle et par des souvenirs de famille, — m’ont permis de suivre, à Rennes, pendant près de six années, les traces du mauvais étudiant qui devait être un grand poète. Je dis six années, car voici qu’une première rectification s’impose.

« Trois ans, il demeura à Rennes, sous prétexte d’y faire son droit… On le rappela à

  1. Au sujet de l’orthographe du nom, dans les lettres et documents de cette époque, il y a lieu de remarquer que le nom Leconte est toujours écrit en un seul mot par les trois correspondants ; l’apostrophe à l’Isle figure dans les signatures du père ; elle est omise dans celles du fils. Je me conformerai, en les nommant, à l’orthographe adoptée par chacun d’eux.