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écrit, à propos du séjour de Parny dans notre ville :

« On le mit au collège de Rennes. De ce séjour, il conserva un fort mauvais souvenir. Rennes était alors comme aujourd’hui une grande ville solennelle, sombre et morne, au seuil de l’austère Bretagne. »

Bernardin de Saint-Pierre a eu la même impression à peu près :

« Rennes m’a paru triste. Les faubourgs sont formés de petites maisons assez sales, ses rues mal pavées. »

M. Taine non plus ira pas dépeint Rennes comme « une ville enchanteresse. » Ses Carnets de Voyage sont amusants à consulter :

« Belles grandes rues monumentales au centre, pavés et trottoirs en granit, mais rien pour le goût. La ville a été brûlée au XVIIIe siècle. La Cathédrale, à colonnes superposées en consoles, n’a rien d’intéressant au dehors et, au dedans, elle est blanche[1] et plate. »

Le pavé est « pointu, exécrable et blesse les pieds. Les maisons sont misérables, comme un reste du Moyen Âge[2], bâties en bois, ventrues,

  1. M. Taine écrivait ceci en 1863 ; on a surabondamment maquillé la Cathédrale depuis.
  2. M. Taine nous flatte. Il reste trop peu de Moyen Âge à Rennes ; l’incendie de 1720 et les bâtisseurs modernes y ont mis bon ordre.