Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mettons que Rennes a gardé pour Hippolyte Lucas quelque chose du charme de Mme de P… son « ange pur ».

C’est Souvestre, dans ses Souvenirs d’un Bas Breton, qui fait dire à l’un de ses personnages, à propos de Rennes : « J’étais frappé de la largeur des rues, de la hauteur des maisons. En arrivant à la place du Palais, je demeurai immobile d’admiration. » Il y a d’ailleurs un peu d’anachronisme dans cette admiration, la régularisation de la place du Palais étant toute moderne, mais le Palais, sans doute, méritait à lui seul cette stupeur élogieuse, d’autant que le jeune voyageur était natif et arrivait de Guingamp.

Moins régulière, alors, la place avait, ce qu’elle n’a plus, en son milieu, l’ornement d’une statue équestre de Louis XIV, semblable à celle de la place Vendôme et dont l’érection avait enrichi le répertoire des dictons de la ville de celui-ci, pour qualifier l’entêtement de certains Rennais : « Plutôt que de l’en faire démordre, on ferait faire un p… au Cheval de bronze. »

De Souvestre encore, ce poétique éloge de Rennes, dans Riche et Pauvre : « Peu de cités possèdent autant de promenades charmantes que l’ancienne capitale de la Bretagne. De