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de son œuvre imprimée[1] ou inédite, le panégyriste de Rennes, non pas de ses habitants, mais de sa nature et surtout, — il n’a que cela de commun avec M. de la Grasserie, — de son admirable Thabor.

Son Thabor avec ses marronniers et ses enfants, son Jardin des Plantes avec ses vieux chênes et ses oiseaux, lui ont inspiré ses meilleurs vers.

Ah ! ce Thabor, Hippolyte Lucas aussi l’a chanté dans ses Heures d’amour, mais en amoureux, pour les yeux de sa bien-aimée, car c’est elle qu’il suivait partout à travers Rennes jusqu’à notre Musée. Où M. Taine a vu des toiles, le poète, lui, ne voit que son amour. Aux buttes Saint-Cyr, dans la forêt de Rennes[2], il cherche partout la bien aimée, et partout il ne trouve qu’Elle ; le reste est indifférent. Les rues ou elle passe ne sont que vieilles, l’église où elle entre n’est que vénérée, le porche qu’elle franchit n’est que sombre.

Où près d’un bénitier dans l’ombre
Il attendait cet ange pur.

La beauté de Rennes, c’est celle de « la belle marquise. »

  1. Au grand air, poésies.
  2. Les cahiers roses de la Marquise.