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Quand le jour enfin montre son flambeau,
La pluie et le vent te font un ciel sale ;
L’été, ton bourgeois bien vite détale,
Le noble plus loin porte son drapeau.

Tes quais sont étroits, ton canal est jaune,
Une boue épaisse entoure la zone
Où deux piétons seuls marchent à pied sec.

Et si de ta flore on passe à ta faune,
On voit petit homme et fier comme un trône
Et dame pointue aiguisant son bec.

Et le poète continue sa critique dans un second sonnet, dont voici les tercets :

Ta morgue, dit-on, au monde est unique.
Breton à lui-même, ah ! souvent se pique,
Rennais est piqué bien plus que piquant ;

Et comme sa rue est étroit, modique !
Cependant il fait de la politique,
Comme un député, tout en s’en moquant.

Voilà certes de bien méchants vers. Et le poète récidive en un troisième sonnet pas meilleur. Cependant les tercets s’adoucissent et s’améliorent ; le Rennais, mécontent de ses compatriotes et de sa ville, aperçoit le Thabor.

C’est là qu’il faut vivre et qu’il faut mourir.

L’abbé Neveu a pensé, lui, qu’il fallait y vivre et y rimer. Il s’est fait en maint endroit