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L’étranger mal venu
Est bientôt reconnu,
Dépouillé, puis battu !

Aux mendiants, enfin,
Qui périssent de faim,
Les coups servent de pain.


Faut-il m’excuser de renouveler de si cruelles accusations contre ma ville natale ? Un éditeur de Marbode, Dom Beaugendre, en a senti la nécessité. En reproduisant le poème de Marbode dans l’édition de 1708, il écrivait : Ne Redonenses indigenas, tot nominibus et virtutibus nunc illustres, lœdere voluisse, videremur. Nous ne voudrions pas, nous aussi, blesser nos compatriotes, non moins vertueux et non moins illustres maintenant qu’au dix-huitième siècle… et avant ! car ce nunc de Beaugendre n’est pas sans impertinence pour les contemporains de Marbode. Nous ne sommes pas au bout cependant du chapelet des méchancetés débitées contre Rennes et les poètes vraiment ont abusé contre nous de leur droit à l’irritabilité.

Elle est encore d’un compatriote Breton, d’un Morlaisien, Charles Alexandre, cette boutade qui n’est pas sans valeur… poétique.