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vers du poème de Marbode par M. Sigismond Ropartz. Le spirituel auteur — mettons que ce fut pour des nécessités de rime, et encore le traducteur contemporain n’a pu atteindre à l’étonnante richesse de rimes du poète du XIe siècle — a parfois aggravé la virulence du texte primitif. Qu’on en juge.

la ville de rennes

La ville des Redons
Que désertent les bons
Est pleine de fripons.

Ville chère à l’enfer,
Où la fraude est dans l’air ;
On n’y voit jamais clair.

Amante de la nuit,
Dans l’ombre elle poursuit
Quelque infâme déduit.

Là, le plus insensé
Du peuple est encensé ;
Le sage est méprisé.

Ô damnable cité,
Où le droit est traité
Comme une iniquité.

Des avocats menteurs
Et retors et rhéteurs
Défendent les voleurs[1].

  1. « Les notaires du tablier de Rennes, comme ils ont l’esprit gaillard et esveillé… » Contes d’Eutrapel, XIV, Noël du Fail.