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La « petite tournée », comme écrivait le jeune « vagabond, » ne fut pas du goût de M. Louis Leconte. Non seulement il gourmanda vertement son neveu, mais il envoya Mme Louis Leconte à Rennes, pour remettre le coupable dans la bonne voie. Ce n’était pas ainsi que les parents de Bourbon entendaient encourager « les leçons de paysage ; » le plein air n’était pas encore à la mode en art. Aussi les mit-on, sans tarder, au courant de cette peccadille et de quelques autres ; le pauvre père en fut navré.

« J’ai vu avec bien de la peine, écrivait-il le 30 octobre 1838, que Charles t’avait donné quelques sujets de mécontentement. Je ne saurais m’expliquer les motifs qui ont pu le porter à oublier son devoir pendant tant de jours. Lucie est allée le chercher. Ma chère Lucie, permets-moi de t’en remercier de tout mon cœur. Si mon enfant commet quelques fautes, ramène-le ; il t’écoutera, puisqu’il est mon fils. Il n’est pas infaillible ; puis, il n’est pas bien vieux ! On pèche si facilement à son âge. »

Quelle différence entre ce père indulgent qui a l’intelligence du cœur, qui se souvient de sa vingtième année, et cet oncle aux idées étroites qui voudrait que son jeune neveu