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pelle célèbre dédiée à Monsieur Christ, comme on dit en Breton. À l’un de ses voyages à Scaër, on apprit à Brizeux que des fresques allaient en orner les murs et que ce travail était confié à un artiste du nom de Fisher.

À ce nom étranger, Brizeux dressa l’oreille.

— Est-il catholique ?

— Je ne crois pas, lui répondit-on.

— Tant pis, dit Brizeux, il ne peindra jamais bien les Bretons.


J’arrête là ces souvenirs de mes pèlerinages à Scaër. Ce sont de petits faits, de petites lettres, de petites observations et de petites remarques : mais, on le sait, il faut si peu de chose pour faire une relique, et les fidèles se contentent d’un tout petit morceau d’étoffe, faute de posséder tout le corps glorieux.

Qu’il en soit de même de ces pages, si mon lecteur pense comme moi que Brizeux est un des saints de notre paradis Breton. Comme talent, il avait fait ses preuves plus qu’il ne fallait ; il restait, pour l’enquête de canonisation, à faire connaître la bonté de son âme. Je crois que nul n’en peut douter désormais. À Scaër, on en garde un souvenir impérissable, et si son corps repose à Lorient, et si c’est à Lorient que nous lui avons élevé une statue, son âme,