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en Bretagne, il y serait mort en chrétien. Ce qu’il est important d’attester, c’est que grande était surtout sa frayeur de scandaliser les simples ; et qu’il parlait, pour lui comme pour eux, quand il chantait :

Koulskoude dreist ann holl vadou,
Karomb ar Christ, Doue hon tadou…

Même en Français, il écrivait :

Aimons notre pays, mais surtout aimons Dieu.

C’était une âme vraiment religieuse.

Un jour, à Paris, il se trouvait assis à un dîner non loin de M. de Lamennais, après que celui-ci eut rompu avec l’Église. On remarqua que Brizeux lui répondait avec brusquerie et qu’il affectait de le contredire. Lamennais ne tarda pas à le remarquer lui-même et, sans doute, devinant les motifs de cette mauvaise humeur, il lui dit en souriant :

— Continuez, jeune homme : c’est d’un Breton !

On m’a raconté à Scaër une anecdote sur Brizeux par laquelle je terminerai cette étude, parce qu’elle affirme nettement sa croyance et qu’elle manifeste ce qu’il pensait du catholicisme, au point de vue de l’esthétique bretonne.

Il y a dans la paroisse, à Coadri, une cha-