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nage au Pays de Brizeux, — il semble que ses croyances se sont précisées et fortifiées avec le temps, Nous avons un témoignage de ce progrès vers le christianisme dans une variante de la pièce intitulée Jésus, qui fait partie du poème de Marie. Dans la première édition on lit :

Ô toi qui de l’amour fis ta première loi,
Homme ou Dieu, l’univers est à jamais à toi.

Dans les éditions suivantes Brizeux a modifié le dernier vers et on y lit désormais :

Ô Jésus, l’univers est désormais à toi.

Je ne voudrais pas sembler attacher une importance capitale à cette variante. La pièce qu’elle conclut n’est certes pas d’un catholique ; la mort de Brizeux, non plus, n’a pas affirmé ses convictions dans ce sens. Du moins, peut-on dire qu’il ne séparait pas le Christianisme de la Bretagne et que sa poésie fut dévote à ces deux amours. Il y avait chez lui un vrai bonheur à revenir aux chères impressions de l’enfance pieuse.

Bonheur de revenir, et j’y cède toujours,
Vers sa pieuse enfance et ses jeunes amours.

On pourrait ajouter, je pense, et sans crainte d’être mal compris, qu’il était plus chrétien en Bretagne que loin du pays et que, mourant