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quelques mauvais bourgeois à genoux sur des chaises, » tandis qu’hommes et femmes prient sur les pavés. Et il note encore en l’approuvant, qu’ « un paysan frappe un enfant » qui riait pendant l’office.

J’ai noté déjà que Brizeux faisait réciter aux enfants de Scaër les prières en langue bretonne ; aux veillées parfois, il les interrogeait sur le catéchisme.

C’est en breton et pour les bretons de Scaër, qu’il voulut écrire ce beau cantique en l’honneur de saint Alain, Peden al Labourerien, La Prière des Laboureurs. C’est lui qui leur a dit :


Hoghen sellomb uhelloc’h ! Eur bed all ra vezo ;
Peb unan diouc’h he ober neuze en devezo.


Et au bas de ce cantique écrit à Scaër, au mois de la moisson (août 1843), c’est lui qui a écrit :


Da gonforti ar Vretoned
Ar beden-man em euz saved.


Il est, d’ailleurs, incontestable que l’œuvre de Brizeux est pleine des témoignages d’une foi chrétienne. Il a célébré nos mystères, poétisé les cérémonies de notre culte, exprimé très heureusement le bonheur de croire ; il semble même, — et la remarque en a été faite dans le charmant livré d’ A. Lexandre : Un Pèleri-