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« Entre deux accès d’une abominable toux, deux mots à votre intention. Comment vous êtes vous trouvé du voyage à Rostrenen ?… Un malade expert vous en supplie : ne faites plus abus des livres qui, le soir, brûlent les yeux ; abstenez-vous du tabac qui vous surexcite et vous ôte le sommeil ; il ne faut pas s’user avant l’âge. Plongez-vous dans la nature, dans le travail de votre jardin, et, comme un jeune ouvrier, jouissez du bonheur de vous sentir fort. »

Il y avait bien des regrets dans ces lignes écrites peu de mois avant sa mort, comme il y avait bien de l’espoir, dans cette invocation à la nature chantée en pleine-force, quelques années auparavant :

Je veux errer encor dans ces belles prairies,
M’imprégnant de soleil, de lentes rêveries,
Regardant briller l’herbe et trembler le roseau,
Et l’oreille attentive à ce que dit l’oiseau.
Que le troupeau vaguant près du pâtre immobile,
L’aveugle sur la route agitant sa sébile
Et les bruits de la ferme et la paix du hallier,
Le chevreau sur mes pas accourant familier,
M’attirent. Dans tes bras, nature, je me livre !
Sois aimante à qui t’aime et montre moi ton livre.

Quelquefois Brizeux imaginait de solenniser son départ par une fête qui en marquât sûrement la date. C’est ainsi qu’en 1834, il orga-