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Dût ton cœur se briser, poète, cependant
Il faudra te plonger au fond du gouffre ardent ;
Comme Dante, il faudra dans cet enfer descendre,
Là vivre dans le feu, nouvelle salamandre.

Rome, ville sainte, sol sacré, terre épique,

Où l’esprit parle haut plus qu’en tout autre lieu,
Ou comme dans l’Eden erre l’ombre de Dieu.

Mais, en Italie même, il n’oublie pas sa Bretagne. De Rome, il écrit à Berthel, tout fier de son pen-baz.

Puis, je porte à la main un bâton de Bretagne,
De nœuds égaux formé, garni d’un bot de fer.

Il est heureux de retrouver un souvenir du pays à Saint Maulo, nom italien de Saint-Malo ;

Enfin, je découvris ton humble basilique.
Ah ! cirques et forums, colonnades et tours,
Comme tout disparut ! Et durant quelques jours,
Mon pays me revint, frais et mélancolique.

En entendant un joueur de piva, il songe aux biniou de Bretagne… À la Spezzia, ce ne sont pas des fleurs d’oranger qu’il veut qu’on lui cueille ; il fait arrêter sa voiture pour avoir des fleurs d’ajoncs. À Florence, il voit « le char celte. »

À Florence, au milieu des arts dans leur splendeur,
Pour un enfant de l’Ouest ce char a sa splendeur.

Et partout, c’est sa mère et sa Bretagne qu’il