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son hôte jusqu’aux enfants de celui-ci, le vieux colporteur Jean, le cloutier, le tisserand, les femmes et les jeunes filles du voisinage, tels étaient les habitués de ces veillées d’auberge, ces humbles, au milieu desquels Brizeux a voulu vivre comme un frère.

Ces amis des veillées, le poète les retrouvait au jour dans leurs maisons et dans leurs boutiques. Il allait s’asseoir chez le cloutier, pour lequel il a fait une chanson bretonne.

Er vourc’h abaoue ma chomann,
Morzol ann tacher a glevann.
Hed ann deiz, hed ann nôz, ez skô !
Skei a ra he vorzol atô[1].

.

Il entrait chez le tisserand.

Toujours de son logis, le tisserand me guette,
J’entre donc et tandis qu’il lance la navette,
Pour l’égayer un peu j’entonne une chanson.
Mes vers et son métier chantent à l’unisson…

Il les retrouvait, tous ceux du bourg et ceux de la campagne, les jours de dimanche et de fête et se plaisait à leurs jeux. Il était grand joueur de boules et de galoche[2] ; il organi-

  1. Dans le bourg depuis que je demeure — Le marteau du cloutier j’entends. — Pendant le jour, pendant la nuit, il frappe. — Il frappe, son marteau, toujours.
  2. Dimanche, 9 mai 1835. « Partie de galoche dans l’aire. » — Dimanche, 24 mai, même année, « joué au pari pil paotr. » (Notes de Brizeux).