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me dit : « Ne viendrez-vous pas, Auguste, passer quelques jours avec nous ? » Je promets et enfin nous partons…

« Il est nuit, à notre arrivée à Scaër, mais un souper nous attendait, le bon Bertrand et moi (Bert ou Bed est le diminutif). »

« Jeudi 6, vendredi 7, samedi 8, dimanche 9 octobre. Revoir les lieux et les gens que j’aimais. Lundi 10, j’ai remis l’habit de Cornouailles. Bed m’a dit : « Si tu veux le demander à mon père, nous irons tous deux à Gourin et de là à Kerguz. »

Et voilà les deux amis en route. Partout on le prend pour un soldat.[1] À Kerguz, il arrive, en prétextant qu’il a perdu son chemin, et demande si on peut le loger. Les hommes se chauffaient, les femmes filaient. On le reconnait enfin et tous de rire !

On lui donne le meilleur lit, mais dans ce lit trop chaud, un gwele-cloz sans doute, il a peine à s’endormir. Pourtant, écrit-il, « j’étais heureux enfin, loin de tant de tristesses, et tous les chants de mon cœur répondaient à la chanson nocturne des grillons. » Puis il va se promener avec Sinkin et Bed dans la forêt de Coatloc’h, plusieurs jours de suite.

  1. À cause de ses cheveux courts.