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comme un ancien ami. Victorine a bientôt 15 ans, le fils aîné, 9, le gros Youen, 8. Puis la bonne Marie Jannie accourt.[1] Comment suffire ? Le soir, ce bon Jakez Robin restait devant ma porte, n’osant entrer. Puis j’ai été voir les parents de Berthel ; j’ai vu son enfant et sa veuve. Mais lui, le pauvre ami, je ne l’ai plus trouvé ! Quand je suis entré dans l’aire de l’autre Rodalec, j’ai vu le plus beau jeune homme venir à moi, me disant de suite dans le meilleur français : « C’est vous, Auguste ? — Ia, vad, ai-je dit en Breton. » Et nous voilà amis comme devant ! » (Note du 4 octobre 1842).

Il faut parcourir les notes de cette année 1842 pour comprendre à quel point Brizeux s’intéressait à la vie de la paroisse et combien sincèrement il aimait ses amis.

« Le soir, souper chez M. Keransquer. » Tout le monde lui chante des chansons bretonnes. « C’est comme s’ils disaient : nous sommes toujours vos amis. Moi je pensais à Jéromik. Hier, on m’avait dit : Il n’est plus à Kerveguen. Sa sœur Marianna, la pauvre et jolie Marianna,[2] est morte. Le père a été obligé de

  1. Une sœur d’Anna Huet, qui étant très jeune et avant d’aller à Lorient, avait servi chez les Rodallec.
  2. Telle est la forme du nom que Mme Shaw orthographie Maric’h Hannat !