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y a lieu de signaler enfin certains déportements de ce jeune homme, qui n’est pas du tout la demoiselle qu’on lui avait annoncée.

Comment dire la surprise des parents de Charles ? Sa conduite près d’eux avait toujours été si pure, le mot est souligné dans une lettre du 5 mai 1838 ; son caractère « si égal, si poli avec tout le monde », qu’ils en sont littéralement « tombés des nues ». Les compagnons de voyage de Charles avaient tous « chanté ses louanges » ; sa douceur, son affabilité, son travail avaient fait l’admiration des passagers. Qui eût pu croire qu’on eût jamais écrit à son père qu’il « affectait un mépris sauvage pour tout ce que l’on est convenu de respecter dans la société. Je n’en reviens pas, écrit M. Leconte de l’Isle. Je m’y perds. Quant à sa timidité, ou plutôt son caractère froid et réservé, cela lui est naturel, il est peu communicatif, peu causeur. La nature l’a fait ainsi ; le temps, les femmes, la société le changeront peut-être. »

Quant à ses opinions politiques, il n’a péché que par trop de franchise avec son oncle. Il a cru pouvoir s’exprimer avec celui qui lui tient lieu de père, comme il le faisait avec son père, à Bourbon.

« Tu as trouvé, continue M. Leconte de