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de schistes, se divise en deux branches : une d’elles arrose des prairies et va se perdre dans l’Izole ; l’autre, dirigée par un conduit de quatre pieds de largeur sur quatre à cinq de profondeur, passe à côté du cimetière, remplit une cuve de granit de quatre pieds quatre pouces de large sur vingt et un pouces et demi de profondeur, se rend dans les derrières du grand chemin et se perd aussi dans l’Izole. »

La fontaine a, d’après Cambry, soixante pieds de longueur, seize de large et sept de profondeur. De mémoire d’homme, elle n’a jamais tari. Son eau est limpide et délicieuse, mais comme fontaine et canal sont à ciel ouvert, les terres, qui s’éboulent et les feuilles qui tombent auraient vite fini de la corrompre, si, chaque année, on ne prenait soin d’en faire le curage.

C’est l’occasion d’une grande fête pour les habitants de Scaër ; elle a lieu dans les derniers jours de septembre. On appelle cela : sharza’r mammenn, vider la source. Chaque maison de Scaër doit fournir un travailleur ou payer deux francs. Le travail, commencé vers huit heures, se poursuit au milieu des plaisanteries et des rires, interrompu par de copieuses beuveries ; il est achevé vers cinq heures : le lendemain, l’eau a reparu ; le surlen-