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n’est déjà plus qu’un morceau de la France nouvelle.

Ceux qui veulent admirer l’ancien clocher de Scaër vont désormais à Guiseriff, dont il domine la petite église. Quelle honte ! aurait dit Brizeux, qui aimait trop Scaër pour ne pas partager les rancunes séculaires.

La beauté de Scaër est surtout dans sa campagne : ses deux forêts, Coatloc’h et Cascadec, sa jolie rivière l’Izole, ses prairies opulentes, ses petits chemins, ses « chemins creux[1] » surtout, profondément encaissés entre de hauts talus où saillissent d’énormes racines, encerclés de branches vertes ; ses chapelles : Coadri, Penvern, Saint-Jean, Plazcaër, Saint-Paul, Saint-Adrien, Saint-Gwennolé. Le pittoresque de Scaër est dans ses costumes : celui des hommes a presque disparu ou s’est totalement transformé ; celui des femmes subsiste et, malgré quelques modifications aussi, demeure l’un des plus élégants de la Galerie Bretonne.

Mais « la merveille de Scaër, » dit Cambry, c’est sa fontaine de sainte Candide. « Elle n’est éloignée de la commune que d’environ quatre cents pas géométriques ; elle coule sur un fond

  1. Pont Gour’t, Dour Gaon, Hent Coz, Hentic Douarmelen, Hent Kerzéré, Hent Kerflouz, Hent Cosquer Vin, etc.