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moyen de le revoir. Être éloigné, et si loin encore, de son enfant, on ne saurait croire combien cela fait de mal. »

Le 25 février, le Col de Nantes emporte une autre lettre de Bourbon. Toujours pas de nouvelles de France. On en attend par tous les navires. Et, cependant, pour bien disposer le cousin, on lui a envoyé « un petit ballotin de café ; il n’est pas gros, mais c’est de la crème. »

Enfin, le 29 mars 1838, arrivait à Bourbon une lettre de Dinan, datée du 23 octobre 1837 ; elle avait mis cinq mois à franchir les quatre mille lieues. Mais quelles nouvelles !

Le Maire de Dinan semblait épouvanté de son neveu et, sous les réticences de sa plume, on devine son effroi et sa colère. Charles était accusé « d’affecter un mépris sauvage pour tout ce que l’on est convenu de respecter dans la société » ; son caractère est froid, inégal ; il est peu poli ; ses opinions politiques « d’une exagération blâmable » ont fortement blessé son oncle ; bref, il est républicain et M. le Maire n’entend pas que son neveu le compromette. M. Louis Leconte se plaint encore d’une « prétendue myopie » qui ne lui paraît qu’affectation et pose, et de dépenses exagérées de toilette, et d’achats excessifs de livres. Il