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putréfie dans de sales rigoles. Dans le cœur de l’été même, une boue épaisse empêche de les traverser. L’hiver, ce bourg offre l’aspect d’un marais impraticable… Presque toutes les maisons de Scaër sont couvertes de paille, incommodes et mal fabriquées. »

Aujourd’hui, il n’en est plus ainsi ; les rues sont fort praticables, même en hiver, et les maisons sont habitables aussi, en toute saison. Il n’en était peut-être pas encore tout à fait de même du temps de Brizeux ; mais on était moins exigeant, dans ce temps-là, quant au confortable et à l’élégance ; et si Cambry a vu Scaër avec des yeux de prosateur et de statisticien, Brizeux ne l’a jamais regardé qu’avec des yeux d’amoureux et de poète.

À considérer les choses, et les bourgs, sans prévention d’aucune sorte, Scaër est un gros bourg sans caractère ; c’est une large rue toute droite, qui est la grande route de Rosporden au Faouet, et sur laquelle s’embranchent de petites rues tortueuses, dont quelques-unes, la rue de Coray entre autres, ne manquent pas de pittoresque. L’agglomération des maisons augmente à mesure qu’on s’avance dans la Grande Rue ; à droite, la place du Marché et l’École et maintenant, la Gare, car le chemin de fer vient de s’allonger jusqu’à Scaër ; au