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BRETONS DE LETTRES

Nous traversons un bois de châtaigniers, où souvent le bon poète vint s’asseoir, seul avec un livre, quelquefois entouré des amis du pays.

L’étude occupe là mes tranquilles journées ;
Je relis mon Virgile au fond des bois épais,
Ou bien, près des amis de mes jeunes années,
Je parle du passé, temps de joie et de paix.

Une « rabine » part de là et fait comme une avenue vers la maison. À son extrémité, où elle rejoint la grande route qui passe sous les murs du jardin, un pauvre vieux châtaignier étend ses branches usées, couvertes de feuilles encore.

Voici la maisonnette toute blanche, avec son rideau de hauts peupliers. Nous entrons. Au fond du jardin, une salle verte à la mode française nous attire tout de suite. Cette charmille abrita les rêves du poète : son hamac est là toujours. Nous revenons vers la maison : nous traversons le petit salon, où est le buste d’Hippolyte Lucas par Gourdel, la salle à manger avec ses bons vieux meubles d’autrefois : nous montons au premier étage : c’est le cabinet de travail. La bibliothèque a gardé les livres préférés du Maître : ses papiers sont encore sur la table : il est demeuré vivant là, par la religion de son fils.

Cette maison, le poète l’a chantée et nous