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II. LUCAS AU TEMPLE DU CERISIER

 
Pauvre enfant que m’a pris le destin inconnu,
Cet amer souvenir depuis m’est revenu ;
Je vois ta grosse larme et ta petite moue ;

Et j’éprouve un remords. Comme je donnerais
Mon futile savoir et mes livres après,
Pour sentir de nouveau ton souffle sur ma joue.

Aussi cette bonté se retrouve partout dans ce livre des Heures d’Amour, et ce cœur amoureux est avant tout un cœur aimant.

Il ne faudrait pas croire pourtant qu’il ne fût jamais moqueur ; il avait trop d’esprit pour cela, et le témoignage de M. Jules Simon nous en apporte la preuve. C’était pendant un voyage qu’ils firent ensemble de Paris à Rennes, dans le courrier. Hippolyte Lucas parla tout le long du chemin. « Il connaissait infiniment toutes les célébrités locales que je n’avais fait qu’admirer de loin, » dit M. Jules Simon. « Il se donna le plaisir de me les montrer dans tous les détails et le fit avec beaucoup de verve et, qui le croirait de cet homme aimable ? il me fit plus d’une fois rire à leurs dépens. »

Chez lui le trait d’esprit était vif, dit un de ses biographes qui a pu le bien connaître ; vif, mais sans fiel.

Hippolyte Lucas est mort le 14 novembre 1878. Sur sa tombe, Edmond About a dit :