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II. LUCAS AU TEMPLE DU CERISIER

C’est un charmant poème d’opéra-comique, Lalla-Roukh. Son Histoire philosophique et littéraire du Théâtre Français est pleine de détails intéressants.

Ses adaptations d’œuvres du théâtre grec, espagnol et anglais ont été des tentatives remarquables et presque des audaces pour l’époque ; ses œuvres de théâtre personnelles sont ingénieuses, élégantes. L’histoire littéraire doit mentionner La Double Épreuve, L’Hameçon de Phénice, Le Médecin de son Honneur, La Champmeslé, Les Nuées, Le Tisserand de Ségovie, L’Alceste, etc., qui sont des restitutions précieuses ou les créations d’un homme de goût.

Théophile Gautier a écrit de lui : « Il sait s’arrêter juste au point où l’audace deviendrait dangereuse. » Il l’appelle « l’introducteur au théâtre des génies étrangers » et loue, en maint chapitre de son Histoire de l’Art Dramatique son art, son goût, son entente de la scène, sa versification élégante et pure. J. Janin, dans l’Histoire de la Littérature Dramatique lui rend le même éloge.

À propos de Médée, Méry a dit : « Le troisième acte, le plus difficile, est traité de main de maître… Le style est aiguisé comme le poignard, le vers palpite, la rime éclate… un frisson d’épouvante court… C’est un succès éclatant et bien légitime. »