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BRETONS DE LETTRES

Un volume de nouvelles : Le Cœur et le Monde, qui obtint un vif succès, annonça la rentrée d’Hippolyte Lucas à Paris ; puis vinrent les Caractères et Portraits de Femmes qui valurent à notre compatriote le surnom de la Bruyère. Le mot est d’un homme, Félix Pyat ; les femmes, elles, en avaient de plus doux sans doute et de plus justes pour leur bienveillant ami. Ce gracieux recueil de vers : Heures d’Amour, nous permet de le supposer.

Les Cahiers roses de la Marquise, un roman publié après la mort du poète, ont permis de soulever un peu le voile — une gaze assez légère d’ailleurs, — et la Revue de Bretagne, l’a déchiré tout à fait : l’inspiratrice des Heures d’Amour fut la marquise de P***.

C’est par ce livre que le poète vivra dans la mémoire des lettrés bretons.

« Il faisait des vers, a dit Jules Simon, en parlant de la réimpression de ces poésies, comme en secret, pour se donner à lui-même la joie d’exprimer ce qu’il sentait, dans un langage qui prêtait plus de charme à ses sentiments et plus d’autorité à ses jugements. C’est de la poésie sincère, s’il en fut. Elle ressemble à une source cachée, qui coule, pure et limpide, dans la solitude d’un bois écarté. Il en deviendra plus cher aux Bretons qui sont, en