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Mathias, Villiers, en l’année 1860, je crois, passa quelques semaines à l’abbaye, Il y conquit rapidement l’affection des moines et le Père Abbé l’avait pris en telle amitié qu’en dépit de ses travaux et de ses affaires, chaque jour, il voulait lui accorder quelques instants d’entretien. Mon cousin pense que la conversion de Villiers dut s’achever là. Le regard de flamme du saint Abbé pénétra le poète jusqu’au tond de son àme et y laissa une lumière. Depuis son séjour à Montfort et sa retraite à Solesmes, Villiers comprit le sens du catholicisme, et devint le fidèle qu’il est resté toute sa vie, affichant sa foi en Dieu et son amour de l’Église avec la même ardeur qu’il affichait son scepticisme autrefois,

La profondeur de ses sentiments n’a fait aucun doute pour ceux qui ont connu Villiers. « Villiers fut, toute sa vie, écrit Robert du Pontavice, un catholique, apostolique et romain convaincu, ardent. » Dans le Figaro du 31 août 1889, on lit, sous la signature de G. Guiches : « Un des sentiments les plus profondément ancrés dans l’âme de Villiers était le sentiment religieux ; un sentiment vivace, candide, atténdri, qui remplissait ses yeux de larmes, quand on parlait devant lui des mystères divins.