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tienne à cet appel d’angoisse, ce n’est pas dans ce poème encore ni dans aucun autre de ce premier volume que nous la trouverons. Le Chant du Calvaire est un premier cri douloureux vers Jésus espéré ; c’est un cri d’admiration ; mais ce n’est pas un cri de foi… Devant le dévouement du martyr de la Croix,

                                   … douter serait un crime ;
Courbons-nous donc alors et tâchons de prier.

L’atmosphère de ce livre est lourde, étouffante comme celle des premiers jours de printemps. Sous le ciel chargé de nuages, on sent que de chaudes bouffées montent de la terre où l’œuvre de germination se fait ; le sol va craquer de toutes parts et les fleurs vont éclore, des fleurs de piété et de foi, dont Villiers plus tard saura se faire des bouquets pour parfumer sa triste vie.

Ces poèmes, écrits en grande partie et rassemblés à Montfort, Villiers les envoya pour l’impression à Louis Perrin. Le volume parut chez N. Scheuring à Lyon. « Le M… dit que ce sera phosphorescent ! » Plusieurs lettres de cette époque nous montrent Villiers plaisantant le maître imprimeur sur l’archaïsme de ses caractères ; il s’amuse parfois « par de petites épitres goguenardes, à fatiguer le cer-