Le ciel plus inconnu ;
Pour la première fois se penchant sur lui-même,
Il se pose en rêvant la question suprême :
Pourquoi suis-je venu ?
Il n’est pas d’un croyant, ce poème, et la conception de la vie qu’il manifeste est navrante. C’est la mélancolie un peu vague de la vingtième année, au lendemain des premières désillusions romantiques, avec des touches de Byron, de Lamartine et de Musset, dans laquelle il y a beaucoup de laisser aller avec un peu de pose, quelque sincérité, pourtant, grossie par l’éloquence poétique et la chaleur de la jeunesse. C’est, dans ce poème, le lieu commun du voyage de la vie sur la mer orageuse, que Villiers développe.
Toute voile pour lui n’est au fond qu’un suaire ;
Toute barque un cercueil.
Mathias cependant ne s’enfermait pas dans son découragement et, à mesure qu’il se reprenait à croire, il faisait effort vers un peu plus d’espérance.
Encore, loin d’un siècle immonde,
Libre et seul dans les bois déserts.
Si j’avais pu venir au monde
Aux premiers jours de l’univers.
Quand sur la beauté découverte
Ève promenait son œil bleu,