Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Villiers a dédié une des nouvelles des Contes Cruels, l’Intersigne, écrite au presbytère même de Ploumilliau, en 1875.

Julie avait un an de plus que Victor. Ce devait être une enfant étrange. S’il faut en croire la note, elle avait « besoin du couvent et même d’un bon couvent ». Non pas qu’elle manquât de « dispositions ni d’esprit, » mais elle avait cette nature et ce tempérament « qu’on rencontre plus ou moins dans toute la famille. » Tempérament de rêve, nature contemplative ! On voulait alors la diriger vers la vie religieuse. Il semblait qu’un « couvent de Morlaix ou de Saint-Pol fût insuffisant pour elle. Comme elle avait un fond de grande piété, on avait chance d’en faire une bonne religieuse, si les dames du Sacré-Cœur, soit pour l’intérêt qu’inspire cette famille, soit autre considération de bonne oeuvre » consentaient à la recevoir. On avait grande confiance dans l’éducation du Sacré-Cœur qui donnait les meilleurs résultats déjà pour sa sœur aînée Cabrielle. On l’y avait reçue « pour peu de frais » et Madame de Damas venait d’envoyer cent francs pour aider à son entretien.

Cette Gabrielle avait dix-neuf ans. Elle avait fait de grands progrès. Les oncles du Laz avaient été « très contents de sa tenue. » Ces