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elle « une éducation gratuite dans une des maisons soutenues par les Princesses. Ses dispositions étaient peu ordinaires : » elle montrait « de l’esprit, de la facilité. Il serait tout à fait heureux pour elle, si on pouvait obtenir qu’elle fût à l’établissement de Mme  de Cauvigny. » Une telle nature, intelligente, droite et fière, méritait d’être cultivée.

Victor, « âgé de quinze ans » n’était plus à la maison depuis quelque temps ; M. de la Fruglaye avait obtenu une demi-bourse pour lui à Angoulême ; mais Pauline n’arrivait pas à compléter son trousseau. On lui réclamait une veste : elle était à la veille de voir son frère lui revenir, faute par elle de « pouvoir fournir à tout, » c’est-à-dire à ce très peu. Les choses s’arrangèrent sans doute et, soit à Angoulême, soit ailleurs, car je n’ai pas de renseignements à ce sujet, Victor put achever ses humanités. Il entra même au séminaire et devint prêtre. Il est mort recteur de Ploumilliau (Côtes-du-Nord), après avoir évangélisé cette paroisse pendant près d’un demi-siècle. Il y a laissé une réputation de sainteté qui va croissant chaque jour. Son tombeau est l’objet d’une véritable dévotion, et le bruit s’est répandu dans le peuple qu’il s’y faisait des miracles. C’est à ce saint homme d’oncle que