Auprès d’elle, sa nièce et fille adoptive, Mme de Villiers, semblait une femme très faible, très douce, assez préoccupée des contingences mondaines, aimant beaucoup Mathias aussi, mais l’aimant à sa manière et si différemment, d’un amour moins obstiné. Un peu vain et peut-être plus soucieux en ce fils du gentilhomme que de l’artiste : une femme un peu futile enfin, mais d’un cœur excellent et tendre.
Le Marquis[1], lui, était un homme de foi débordante et multipliée. Il croyait à l’illustration de sa race, à son blason redoré, à des trésors enfouis, au génie de Mathias, à des parentés retrouvées, à la fortune, à la gloire ! Il croyait à tout cela, à d’autres choses encore, mais à Dieu aussi, fermement. Son cœur contenait mal tant de croyances hétérogènes, qui
- ↑ Il est bon peut-être de faire remarquer que ce titre de marquis était de pure courtoisie : il ne figure sur aucun des actes de mariage et de baptême que j’ai fait relever aux archives de la Cathédrale de Saint-Brieuc. Sur l’un d’eux même, le marquis a signé baron. Je dois à Mme la comtesse du Laz communication de la lettre de faire part de la mort du comte du Laz, son beau-père, en date du 26 septembre 1861. Sur cette lettre, les Villiers, inscrits au degré des neveux à la mode de Bretagne, c’est-à-dire enfants de cousins germains, sont ainsi qualifiés : Monsieur le comte et Madame ta comtesse Joseph Villiers de l’Isle Adam et leur fils…
M. le comte, c’est notre marquis, alias baron, et leur fils, c’est notre Villiers lui-même.