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dans la famille. Voici quelle impression mon cousin a gardée de ces « êtres admirables. »

La tante Kerinou[1] celle qu’on appelait grand’maman ou bonne-maman, la mère adoptive de Mme de Villiers, l’admirable vieille au grand bonnet blanc tuyauté, fit tout d’abord la conquête du jeune homme. C’était une merveilleuse dévouée, une femme toute de foi, la foi en Villiers grand seigneur et grand écrivain, la foi jusqu’au renoncement de tout ce qui n’était pas son Mathias, usque ad contemptum sui selon le mot de saint Augustin, jusqu’au dépouillement de tout, pour orner la vie de prince et de génie qui devait être celle du petit neveu charmant.

Villiers, d’ailleurs, ne s’était-il pas accoutumé de bonne heure à ces tendresses de pélican ; il les accepta toujours avec une belle sûreté de son droit et non sans quelque désinvolture. Voici ce qu’il écrivait[2] à propos d’un nouveau sacrifice d’argent de sa grand’tante.

  1. Mme Marie Félix Daniel-Kérinou, était la tante de Mme de Villiers et l’avait adoptée. La mère de Mme de Villiers était Marie-Françoise, mariée à Charles-Jacques Le Nepveu de Carfort.
  2. Lettre adressée à Hyacinthe du Pontavice, à la date du 22 septembre 1861. Villiers écrivait de Saint-Brieuc, où sa famille et lui étaient en vacances, pour annoncer son retour à Paris.