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La Variété nous ont révélé sa pensée d’alors. Les lettres publiées par M. Guinaudeau l’expriment plus fortement encore. Il est curieux de connaître l’opinion du jeune homme sur Dumas, sur Lamartine, sur Hugo.

La publication de Caligula est saluée avec enthousiasme par Leconte de Lisle. Il défend la pièce contre les critiques de Jules Sandeau ; quant à lui, il l’admire au point de vue littéraire et historique. Le caractère de Caligula ne pouvait être mieux tracé ; les vers sur le christianisme sont admirables ; les scènes de Stella et d’Aquila superbes ; « somme totale, c’est une belle œuvre. »

Quant à Lamartine, c’est à propos de Jocelyn qu’il en parle. Il s’est « enfin décidé à le lire ; ce n’a pas été sans peine. » Il y trouve du vague prétentieux à côté de « morceaux charmants » et de « pages magnifiques, » mais il y a bien des longueurs qui affadissent « cet incorrect ouvrage. »

Deux hommes, croit-il, eussent fait de Jocelyn « un poème délicieux » : Brizeux, « le doux chantre de Marie, » et son ami Julien Rouffet ! Oui, Julien Rouffet, à côté de qui Leconte de Lisle « tremble de marcher, » lui, si pauvre de tout ce que possède ce poète « et dont le sentier est tellement vague » qu’il se prend parfois « à rire de sa folie. »