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mois de septembre 1843. Une lettre de son frère parle de « l’heureuse métamorphose » que « les idées et les principes de l’indigne et bien aimé Charles » ont subie à Rennes ; ces idées étaient alors, paraît-il « de haute philosophie » et ses principes « irréprochables. »

Sans doute, quand le bateau quitta le port de Nantes, Leconte de Lisle eut un regard en arrière, non pas pour dire adieu à cette Bretagne, qui était sa terre maternelle[1] pourtant et où la formation de son esprit venait de s’achever, mais pour crier au revoir à cette France, où il rêvait de revenir pour ne plus la quitter et qu’il devait remplir à jamais de son nom.

  1. Verlaine a écrit :

    « À contempler sa large tête hâlée, ses traits hardis et réguliers, son grand front obstiné, son nez droit volontaire, ses lèvres assez fortes, dessinées d’une ligne extraordinairement nette et pure, tout cet ensemble athlétique que confirmait un regard clair, troublant dès qu’il insistait, en eut dit plutôt un Breton et un dur Breton qu’un créole. »

    Tout de même, Leconte de Lisle avait peu le type Breton et Verlaine se faisait une singulière idée des caractères physiques qui le constituent.

    P.-S. — Décidément, tout examiné, je ne puis admettre que Leconte de Lisle ait été, à un moment quelconque, élève du Collège de Dinan.

    Je viens de relire l’histoire de ce Collège, publiée par M. Bellier-Dumaine dans les Annales de Bretagne, et j’y trouve mon meilleur argument contre l’affirmation de l’historien lui-même. J’ai prouvé que Leconte de Lisle n’avait pu entrer à ce