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camarade, M. Gesbert, avocat général à la Cour Royale de Rouen, et le prie de prendre en main les intérêts de son fils.

« Simple élève de son père, écrit M. Leconte de l’Isle, il a dépassé son professeur ; il s’est adonné à l’étude et est regardé comme capable parmi les élèves. » Et il conclut, avec un retour sur lui-même : « Adieu, mon ami ; plus heureux que moi, tu ne vis jamais l’étranger dans ses fêtes, comme dit Châteaubriand. Moi, depuis de longues années, je souffre de mon exil. La nostalgie est le mal le plus pénible pour l’homme qui pense.

Et dulces semper reminiscitur Argos ! »

Puis sachant que les éloges paternels paraîtront entachés de partialité et ne prouvent pas grand chose, il donne pour caution du jeune étudiant la bonne opinion qu’en a M. Louis Leconte, près de qui Gesbert peut se renseigner, mais, craignant quelque mauvais renseignement de l’oncle, il lui écrit aussi pour le prier d’oublier les torts de Charles. « La jeunesse a besoin d’indulgence, et, à notre âge, il sera probablement plus raisonnable ! » dit-il.

Hélas ! la raison ne venait pas, du moins celle qu’espéraient les parents de Charles. Un moment, pour expliquer l’abandon de ses études de droit, Leconte de Lisle parla de se faire