Leconte de Lisle est plus nette encore que ses vers et trahit la ferveur de son christianisme.
Nous en trouvons un témoignage dans l’étude sur André Chénier ; il ne lui ménage pas les éloges certes, mais il ne peut s’empêcher de noter que « la sublime et douloureuse tristesse de la Grèce chrétienne échappait à ses regards. Aveuglement coupable ou incompréhensible du poète, » il s’est laissé éblouir par l’éclat du passé. « Les rêves sublimes du spiritualisme chrétien, cette seconde et suprême aurore de l’intelligence humaine, ne lui avaient jamais été révélés. Nous ne pensons même pas qu’il les eût compris ; André Chénier était païen de souvenirs, de pensées et d’inspirations. Il a été le régénérateur et le roi de la forme lyrique, mais un autre esprit puissant et harmonieux lui a succédé pour la gloire de notre France. Ce doux et religieux génie nous a révélé un Chénier spiritualiste, disciple du Christ, ce sublime libérateur de la pensée, un Chénier grand par le sentiment comme par la forme, M. de Lamartine. »
Plus tard, dans des notes sur les poètes contemporains et que Mme Dornis a publiées, Leconte de Lisle a écrit :
« Lamartine : Imagination abondante ; intelligence douée de mille désirs ambitieux et nobles