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dit de Lisle. Aussi quand le chirurgien démissionnaire partit pour Bourbon, emportait-il son nom presque légitimement constitué et désormais en fit-il sa signature incontestée, avec la seule variante de l’apostrophe mise ou omise à Lisle.


Il n’y avait guère plus de vingt ans que M. Leconte de Lisle avait émigré à Bourbon pour y exercer la médecine et y faire de la culture. Il s’y était marié avec Mlle Elisée de Riscourt de Lanux ; en 1818, Charles-Marie-René, qui fut le poète, était né.

Quand il fut question d’envoyer Charles en France pour la seconde fois, en 1837, leur plus proche parent dans la petite ville de Dinan était M. Louis Leconte, et c’était à lui que M. Leconte de l’Isle confiait son fils, en le lui recommandant tendrement : « Que nous serions heureux, si vous alliez l’aimer, Lucie et toi. Mon Dieu ! si je pouvais deviner ce qu’il faudrait faire pour cela ! »

Par malheur, les deux cousins étaient loin d’avoir le même tempérament. D’ailleurs, ils se connaissaient peu et n’avaient guère échangé de lettres depuis la séparation. M. Charles Leconte semble tout ignorer de la famille de son cousin. Il lui dit : « Fais-moi