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A : Les mots mei et ling, signifient également beau, louable, excellent. Le mot : étant mal placé, j’ai été obligé de suivre les trois gloses, qui, d’après les principes de la grammaire, le construisent avant chin, être attentif.

Comme le mot ling signifie aussi ordonner, on pourrait traduire : On doit ordonner aux jeunes gens d’être attentifs et diligents jusqu’à la fin.


297 — 300
榮業所基

Yong, glorieux, honorable ; nie, occupation ; so, ce qui ; ki, fondement.

Les occupations littéraires les plus honorables sont celles qui ont une base solide.


301 — 304
籍甚無竟

Tsi, réputation ( ?) ; chin, extrême ; wou, ne pas avoir ; king, bornes.

C’est alors que votre réputation devient très-grande et s’étend à l’infini.

Le mot tsi signifie ordinairement, livre, liste, registre.

A : Explique tsi, par : avoir de la réputation et obtenir des louanges (yeou-ching-yu), B et C par réputation (ching-ming). Ce sont des acceptions que je n’ai trouvées nulle part. J’ai dû cependant les suivre, car autrement je n’aurais pu donner un sens plausible à ce vers.


305 — 308
學優登仕

Ho, instruction ; yeou, surabondant ; teng, monter ; sse, charge.

Lorsqu’on possède une grande instruction, on arrive aux emplois ;


309 — 312
攝職從政

Che, prendre, occuper ; tchi, fonction publique ; thsong, suivre ; tching, administration.

On remplit des charges, on prend part à l’administration.

C rapporte, à l’occasion des deux vers précédents, une histoire fort curieuse. Jadis Sou-thsin avait quitté sa famille dans le but de voyager pour son instruction, mais il ne put obtenir un emploi. Quand il fut revenu vers les siens, sa belle-sœur, en le voyant, ne se leva point, et sa femme ne lui offrit pas un siège. Sou-thsin dit en soupirant : « Parce que je n’ai pu parvenir, ma belle-sœur et ma femme ne se sont point levées en me voyant. » Alors, il se mit à étudier pendant la nuit, et, quand il se laissait aller au sommeil, il se piquait la cuisse avec une alène. Au bout de deux ans, il avait acquis une instruction complète. Il entra au service du roi de Thsi et devint son ministre. Il parla aux princes de six royaumes et les réunit ensemble pour repousser les attaques du roi de Thsin. Il voyageait sur un char ou à cheval, et était couvert de riches vêtements. Quand il revint dans sa famille, il vit sa belle-sœur qui avait fait soixante li (six lieues) pour aller au-devant de lui. Sou-thsin lui dit : « Lorsque je revins autrefois, vous ne vous êtes pas levée ; aujourd’hui, pourquoi avez vous fait soixante li pour me voir ?

— J’ai appris, répondit-elle, que, mon beau-frère avait obtenu la dignité de ministre, et qu’il s’était couvert de gloire aux yeux de tout l’empire. Qui est-ce qui ne vous montrerait pas de l’affection ? Voilà pourquoi je suis venue à votre rencontre.

— Si j’ai été élevé en dignité, s’écria Sou-thsin en soupirant, c’est à