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me chap. du liure de la loy Salyque, il est appelé Acceptor, Qui semble estre l’origine de ce nom. Astor, astoris, Astorgius, astorgij. Volaterranus lib. 25. de Accipitribus, Astorgios Pausanias ponit, quos Italici Astores dicunt, Astures alij vocant.

Autre, com. gen. Il vient de ce mot Latin, Alter, Tout ainsi que Altro, Italien, & Otro, Espagnol, Et signifie vne seconde chose par presupposition d’vne premiere. Car quand on dit, de quelque chose que ce soit, Vn autre, ou vne autre, on presuppose vne chose premiere de mesme genre, espece ou qualité. Comme, Voicy vn autre homme, cela presuppose, vn homme, premier en propos que celuy-là. Et partant ayant parlé d’vne espece en espece, on ne vsera pas de ce mot Autre en chose qui sera de differente espece, Comme ayant dit, Voicy vn cheual, on ne dira pas, Voilà vn autre. parlant d’vn homme : ne ayant dit, Voicy vn Escheuin, on ne dira pas voilà vn autre, parlant d’vn barbier. Mais si l’on parle en genre, on dira bien de deux especes par ce mot Autre. Comme d’vn cheual, disant, Voicy, vn animal, on dira bien, Voilà vn autre parlant d’vn homme. Et cete reigle a tellement lieu, que voire mesme quand ce mot Autre importe non rang, ne subsequence, ains difference, & diuersité entre deux choses, si presuppose-il identité de genre, espece, ou qualité, comme ayant dit, Voilà vn bon cheual, quand on dit, En voilà bien vn autre : c’est à dire bien different en bonté, ou beauté, de celuy-là dont on a parlé. Selon laquelle acception on dit en comparaison. Cestuy-ci est bien autre que cestuy-là, Multum inter hunc illúmque interest. Et, Cestuy-ci est tout autre, & different & dissemblable. Ce que Virgile exprime en ces mets, Hei mihi qualis erat, quantum mutatus ab illo Hectore, &c.

Voicy l’autre, Ecce alterum.

Vn autre Mars, Mars alter.

Vn autre soy-mesme, Alter idem.

Rien autre chose, Aliud nihil.

Affermer quelque chose d’vn autre, Affirmare de altero.

D’autre lieu & part, Aliunde.

Tu me responds autre chose que ie ne te demande, Aliud mihi respondes, ac rogo.

Cet autre-là est venu, Ille alter venit.

C’est autre chose toute diuerse, Alia res est.

C’est autre chose de mesdire d’aucun, & autre chose de l’accuser, Aliud est maledicere, aliud accusare.

Qu’est-ce autre chose, sinon, Quid est aliud nisi, &c.

En autre chose, Alibi in re alia.

Il est bon en toutes autres choses, Bonus ad caetera.

L’vn semble meilleur aux vns l’autre aux autres, Aliud aliis videtur optimum.

Tu m’as enuoyé deux paires de lettres, les vnes de, &c. les autres de, &c. Ad me literas misisti, vnas de legatis à me prohibitis proficisci : alteras de Apameorum aedificatione impedita.

Les vns, ou les aucuns estiment plus les richesses, les autres la bonne santé, les autres, &c. Diuitias alij proponunt, bonam alij valetudinem, alij, &c.

Nul autre quel qu’il soit, Non alius quisquam.

L’autre d’apres, Proximus.

Quelque, ou quelqu’vn autre, Quis alius, alius quidam.

Vn autre qui se soit, Alius.

Il n’y a nul autre, Non est alter quisquam.

Ils peuuent proffiter les vns aux autres, Alij aliis prodesse possunt.

L’vn apres l’autre, Singulatim, Singillatim.

Ie t’ay trouué autre que ie ne pensois, Te esse praeter nostram opinionem comperi.

Tu es autre que le temps passé, Alius atque olim.

I’en aimoye vn autre, Habebam alibi animum amori deditum.

Nous n’auons autre chose à voir que, &c. Nec quicquam aliud videndum est nobis. quàm, &c.

Le meilleur est en Ponte, l’autre d’apres est en Phrygie, le tiers est en Illyrique, Asarum optimum in Ponto, proximum in Phrygia, tertium in Illyrico.

A l’autre, Prononcé par ennuy, est une maniere de parler Françoise, par laquelle on parle par saouleté, & bodé d’vne chose. Terence en l’Eunuque l’a proprement dit en ce mesme sens par ces mots, Ecce autem alterum, Comme si à quelq’vn ayant longuement esté importuné d’vne personne, luy survenoit vn autre importun außi, il diroit à l’autre. Com-


me s’il disoit, En voicy encores vn pareil en importunité. Comme s’il disoit par ironie, Ie n’ay pas esté assez importuné, sans l’estre encore de cet autre icy.

Autresfois, Le temps passé, Quondam.

Une autre fois, Alias.

Je te demande si autrefois il t'a empesché de, etc. Quaero nunquando tibi moram attulerit quominus, etc.

Autrement, Sans cela, Alioqui, Caeteroqui.

Jamais je ne me tairay autrement, Nunquam tacebo alio pacto.

Dieu l'a voulu autrement, Deo aliter visum.

Autrement, il y a fort à faire, Sin aliter, magnum negotium.

La chose est bien avenuë autrement, Res longe aliter euenit.

Il dit qu'il ne fera point autrement, Negat se alia ratione facturum.

Non autrement, Haud secus.

Autrement qu'il ne dit, Contra ac dicat.

Il dit autrement qu'il ne pense, Aliud agnoscit atque sentit.

Tu as fait autrement que je ne t'avois enseigné, Contra disciplinam meam te gessisti.

Il est advenu autrement qu'on n'esperoit, Praeter spem euenit.

Autrement que je ne vouloye, Aliter vel secus ac volui.

Autrement que je n'avoye dit, Secus atque dixeram, vel aliter atque dixeram.

Autrement que les Stoïciens, Aliter ac Stoici.

Qui autrement a de bonnes parties, Vir alioqui commendabilis. B.

Autumnal, Autumne, voyez Autom.

Avtvn En Bourgougne, Augustodunum.

Le pais à l'entour d'Autun, Hedui, siue Edui, nunc Eduenses.

Auvent, Vmbraculum.

Avvergne. Aruernia.

Auuergnat, Aruernus.

Les mont agnes d'Auuergne Cemmenij montes.

Auuernas, A Orleans sont les raisins noirs, qu'à Paris on appelle morillons, à cause de leur couleur : & dit-on que le complant a esté apporté d'Auuergne en Orleans.

Avx En Guyenne, Augusta Ausciorum, Elusaberris. Hinc Auxitanenses Archiepiscopatus, l'Archeuesché d'Aux.

Le pais d'Aux, Ausci, Auscitani, Axitani.

Avxerre, Altissidorum, ville episcopale.

Avxois, Ou Lauxois ville de Bourgongne, Alexia.

AY

Ayant, Beaucoup plu, Vt multum fortè pluerat.

Ayeul, Auus.

L'ayeul, ou pere grand de bisayeul, Atauus.

L'ayeul de nostre ayeul, Abauia.

Dés l'ayeul, Ab auo.

Aynet, m. acut. La petite gaule ou vergette, en laquelle sont enfilez les harangs qu'on fait saurer au roussable, plus communément au pluriel, Aynets.

AZ

Azac, f. acut. Est vne ville de Sarmatie anciennement appelée Tanais, laquelle aucuns modernes appellent Tana. Mais les habitans d'icelle la nomment Azac, & la contrée mesmes, qui est sur le Marest Meotide.

Azagaye, f. penac. L'Espagnol dit aussi Azagaya. Et est la lance de iect Morisque. voyez Zagaye. Telum Punicum.

Azamie Est le pais anciennement appelé Assyria. du nom de Assur fils de Sem. Le changement du nom de Assyrie en Azamie, est auenu, parce qu'vn capitaine Turc, nommé Azam s'en feit seigneur par force d'armes. Elle est à present dominée par le Sophi.

Azur, voyez Asur.