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Confirmer la paix, Pacem confirmare.

Ce temps pendant qu’on esperoit la paix, Dum in spe pax fuit.

Vne paix fourrée, Bellum pacis nomine inuolutum. B. ex Cic.

Ie ne demande que paix & amour, Quieta consilia posco. B.

Il ne demande que paix, Huic quietis consiliis opus est. Budæus ex Liuio.

Entretenir la paix, Pacem retinere.

Donner paix, Pacem dare.

Faire la paix, Pacem agere, vel conciliare, aut facere.

Faire paix auec quelque peuple, Pangere pacem cum populo aliquo.

Faire sa paix auec le peuple, se remettre en grace auec luy, Reconciliare sibi animos populi.

Faire la paix & appoinctement entre aucuns, Reconciliare aliquos.

Faire la paix d’aucun enuers vn autre, Animum alicuius recolligere alteri.

Qui fait paix, Pacificus.

Qui fait paix entre aucuns, Pacificator.

Impetrer la paix en donnant quelque chose par prieres, ou autrement, Pacem re aliqua sibi redimere.

Laisse-moy en paix, Omitte me.

Il ne les laissoit en paix, Fatigabat eos precibus. B. ex Liu.

Il n’y aura paix qui tienne, Pax non coagmentabitur. B.

Mettre paix, Pacem conciliare.

Pourchasser la paix, Solicitare pacem.

Receuoir la paix, s’accorder à faire la paix, Conditionem pacis subire.

Remettre aucuns en paix comme ils estoient auparauant, Faire l’appoinctement entre eux, In pristinam cocordiam reducere distractos, Reconciliare.

Enuoyer Ambassades pour traicter de la paix, Mittere legatos ad aliquem de pace.

Il tend à faire paix, Spectat ad concordiam.

Viure en paix, Pacem agitare.

En paix & tranquillité, Quietè.

Tout en paix, Maturè.

Qui aime paix, Amator pacis.

Qui porte paix, Pacifer.

Paisible & coy, qui ne se courrouce point, mesme enuers ceux qui faillent, Placidus.

Vne mer paisible, coye & sans tourment, Calme, Tranquillum mare.

Estang paisible, sans nulle vagues, Mite stagnum.

La chose est en paix & paisible, Tranquilla res est.

Paisible, qui n’a point de courroux contre aucun, ains luy porte faueur & le supporte, Propitius.

Paisiblement, Placidè.

Oyez-nous paisiblement, Date operam ad nostrum gregem.

Paisibleté, Placiditas, Tranquillitas.

Vn Paladin, C’est vn de ces vieux cheualiers errans de table ronde.

Palais, m. ac. Est proprement (comme dit l’Empereur Constantin en la loy vnique Depalatiis & domibus dominicis, au 12. l. du Code) l’hostel Royal, ou Imperial, Domus Regia Augustana. L’origine du mot vient d’vn des principaux monts de la ville de Rome dit Palatium, auquel estant posée la premiere situation de ladicte ville : Romulus premier Roy d’icelle, establit son auberge Royal, où depuis habiterent grande partie de ses successeurs Roys. Finalement fut en ce mont establi le siege de l’Empire, & l’hostel Imperial ; Si que depuis Auguste tous les Empereurs Romains y habiterent. Et à cause de ce est venu l’vsage, que toute maison de Roy estoit anciennement appelée palais. L’Italien & l’Espagnol retiennent cet vsage encores : mais ils communiquent auβi ce mot à toutes grandes maisons d’edifice somptueux, ores qu’elles soient à seigneurs particuliers, inferieurs à Monarques, & autres seigneurs souuerains : ce que le François ne fait pas. Et si bien nos Roys ne se logent dés iadis en leurs maisons qui retiennent encores le nom de palais, si y logeoient-ils anciennement. Et pour marque de cette demeure Royalle, voit-on au palais à Paris estre celebrez les nopces & festins Royaux, & des enfans de France, & les Monarques estrangers y estre par grandeur logez & traictez. Nicole Gilles en la Chronique de Philippes le Bel : Ledit Roy Philippe, & ses deux ieunes fils, Philippe & Charles, le Roy d’Angleterre, & plusieurs Seigneurs, Barons, cheualiers desdits Royaumes se croiserent, &c. Et peu apres : Et fut la feste tenuë au palais de Paris, que ledit Roy Philippe auoit de nouuel fait edifier de tres-bel & somptueux œuure, par Enguerrand de Marigny (Or estoit cestuy Comte de Longue-ville, & general surintendant de ses finances, & fut basti ce grand palais Royal de lez la saincte Chapelle que le Roy S. Louys auoit auparauant fait edifier, & ioignant le petit palais, qui est à present dit la sale S. Louys) & poursuiuant ce propos dit peu apres : Et estoient à ladicte feste lesdits trois Roys de France, d’Angleterre, & de Nauarre, Mais la demeure ordinaire de nos Roys n’y est plus vsitée. La Cour des Pairs, le lict Royal de iustice, le Parlement le Thresor & chartres de la couronne, les statuës de nos Roys par ordre successif de leurs regnes, auec la marque du tēps de la durée d’vn chacun d’iceux, & des années de leur trespas, escrite aux pied respectiuement de chasque effigie, les comtes & plusieurs iurisdictiōs, y sont. La plaidoirie y est exercée, les procez y sōt demenez & vuidez, qui est la raison que les hostels ausquels sont tenués les


autres Cours de Parlement en ce Royaume, ont auβi le no de palais : mesme ce mot Hostel, que plusieurs officiers de la maison du Roy retiennet encores, est allé en desusage pour la maison Royale, & vse-on de chasteau : ou de quelque nom propre. Ainsi dit-on le Louure pour l’hostel Royal sis à Paris ; ou bien le chasteau du Louure.

Le palais de Paris, Basilica Parisiensis, vel Palatina. B.

Les gens du palais, Homines è conuentu basilicano. B.

Iours de palais, ou d’autre iustice ou iurisdiction, Dies festi profestíque ac iustitiæ colendæ dicati. B.

Ne pouuoir laisser le palais, sa mere nourrice, iusques à la mort, Basilicam almam suam nutricem vltimum salutare ante diem fati nequire. B.

Les iours qu’on ne va point au palais, Les iours qu’il est feste au palais, Dies halcyonij basilicæ Palatinæ. B.

Les poursuiuans au palais, Candidati basilicani, & gratiæ curialis competitores. B.

Bastir vn palais, ou sale, où le senat se puisse assembler, Curiam facere.

Le fait du palais, & de la plaiderie, Actus forensis.

Doctrine du palais, entre Princes, est la doctrine de courtoisie, ciuilité, mœurs, contenance, deportemens en dits & en faits, & l’institution de ce qui appartient à cheualerie, en laquelle tous ieunes damoiseaux sont introduits és maisons & courts Royales. L’espagnol l’appelle Criança, (dont il estime le maistre souuerain estre le Romant d’Amadis) Nicole Gilles en la Chronique du Roy Loys troisiesme : Le Roy print l’enfant Richard entre ses bras, disant au peuple de Normandie qu’il estoit là venu pour garder le petit Duc Richard, & l’ensaisiner de sa terre, & promit aux bourgeois de Roüen qu’il le feroit bien introduire & apprendre en la doctrine du palais, & qu’il vengeroit la mort du Duc Guillaume son pere.

Le palais de la bouche, Palatum.

Palais qui sent incontinent la bonté ou mauuaistié d’vne viande, Palatum sagax in gustu.

Palais au lieure, ou laicteron, Sonchus, Cicerbita.

Palatin, m. acut. Vient de palais, & est cil qui est du palais du Roy, toutesfois tous ceux qui sont du palais ne peuuent estre dits palatins : Car ce mot est approprié à certains officiers signalez du palais Royal. On dit Comte Palatin, mais c’est pour differente cause, estant Comte Palatin celuy qui en son Comté a droict de Palatinat. Du-Tillet en son Recueil des Roys de France, l’explicque en ces termes : Celuy de Champagne d’ancienneté a esté creé Palatin. Est decoré de sept Comtes ses vassaux & principaux membres, & Pairs de son Comté de Champagne leur chef. Les susdits sept Comtes sont assis auec celuy de Champagne en son palais, pour le conseiller, & honorer sa Cour. Depuis qu’il fut venu à la couronne, les Roys de France faisoient tenir tous les ans les grands Iours de Troyes au palais du Comte, pour entretenir la creation du Palatinat, ainsi qu’il est recité en l’Arrest d’entre la Royne blanche, & le Comte de Ioigny, qui se pretend Doien desdits Pairs. Donné le 10. Aoust 1354. Ceci sert pour l’intelligence des autres Comtes ayans tiltre de Palatins, &c.

Palatinat, m. acut. Voyez Palatin.

Pal, ou Pali, ou Pieu, Statumen, Valus, Palus pali.

Vn pali coigné en vne paroy, Actus in parietem.

Paliz debout fichez en terre, Statuti pali.

Palicer vn iardin, id est, le fermer de pauls ou pals.

Pale, f. penac. Oiseau fort semblable au Heron blanc, n’estoit son bec qui à l’extremité est rond & large. Il en est de deux espces : l’vne plus grande nommée Poche : & l’autre plus petite, nommée Pale, ou Cueillier, à cause de la forme de son bec.

Palefroy, és anciens Romans se prent communéement pour le cheual sur lequel alloit vne dame, fust qu’il amblast ou non : car quand il ambloit on y adioustoit ces mots, Allant les ambles, L’italien l’appelle Palafreno ; C’estoit anciennement l’ordinaire des Escuyers de mener par le frain les cheuaux sur lesquels les Dames estoient montées. Et quand vn Prince faisoit son entrée, son cheual estoit conduit par le frain par les plus apparens de la ville, qui estoit seruice d’honneur & grandeur pour celuy qui estoit à cheual. Nic. Gilles en la vie de Charles vii. parlant de l’arriuée de la fille du Roy d’Escosse en la ville de Tours, dont le mariage se traictoit auec Louys fils dudit Seigneur & Daulphin de Viennois : An deuant d’elle allerent plusieurs Princes, Seigneurs, Barons, cheualiers, & escuyers, & à l’entrée de la ville les Seigneurs de Mailly & de Ialongnes descendirent à pied, & prindrent chacun d’vn costé la bride de la haquenée, sur laquelle ladicte Dame estoit montée, & la menerent iusques au chasteau. Quand elle fut descenduë, le Comte de Vendosme, & vn autre Comte d’Escosse, la prindrent chacun de son costé, & la menerent, &c. Les Roys vsoient auβi de Palefrois. Le mot est composé, & ne sçay si de ces trois mots, par le frain, a point esté fait ce seul, Palefroy, qui se peut dire auβi Palefrein, suiuant son deriué palefrenier.

Palefrenier, Il semble que ce mot ne fut anciennement si vile qu’il est auiourd’huy, par lequel nous entendons vn qui pense & traicte de la main les cheuaux. L’italien le dit auβi palefreniere, Equorum ac stabuli curator, voyez Palefroy.

Palemaille, Videtur nomen habere à palla & malleo, quia reuera maleus est quo impellitur globus ligneus.

Palenc, En fait de nauires est vne corde qui passe par dedans la poulie