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Tu estimes les autres estre semblables à toy, Tuo ex ingenio alienos mores probas.

Pourquoy l’estimes-tu comme frere ? Cur eum habes in loco fratris ?

N’estime point que l’aye esté negligent, Ne ascribas mihi negligentiam.

Il n’estime nul autre bïen que honnesteté, Illi praeter honestum nihil est in bonis.

Lequel il estimoit fort apres son frere, Cui secudum fratrem plurimum tribuebat.

On estime Aulus Gabinius autant triomphant & louable en faits de guerre, sur la mer que Pompée, Ascribitur A. Gabinius. Cn. Pompeio, gloria belli maritimi.

Nos Princes s’estiment tenir Dieu par les pieds, si, &c. Attingere caelum digito se putant nostri Principes, si, &c.

Ils n’estiment leur office estre autre que de, &c. Nullum suum officium ducunt, nisi, &c.

Il n’y en a point que les siens estimassent & louassent plus, Nemo probatior suis.

Les anciens ont plus estimé les prez quand est question de labour, Primas prato tribuerunt veteres in agricolatione.

Ie n’ay point estimé que ce fust hors le propos, Haud ab re duxi.

Iean n’a rien estimé tout, Ioanni omnia visa sunt pro nihilo.

Qui n’estime guere les plaisirs qu’il fait, Parcissimus aestimator beneficiorum suorum.

Qu’on n’estime pas grandement, Opinatu paruum.

Vne chose que le peuple estime & loue fort, Gloriosum in vulgus.

Estre estimé, Pondus habere.

Estre estimé & reputé vn Dieu, Deorum numero esse alicui.

N’estre pas bien estimé, N’auoir pas bon credit, Authoritate egere, Non optimè audire, Opinione laborare, Nihil dignitati atque opinioni alicuius tribuere. Bud.

Estre aucunement estimé, Esse in aliquo numero atque honore.

Estre estimé pour marchandise, Mercis loco haberi.

Homme bien estimé & de grande reputation, Homo magnae existimationis.

Estre fort estimé, Existimatione florere, Obtinere admirationem, Summam opinionem obtinere, Haberi magnae authoritatis, Esse maximo pretio, vel cum praepositione, In maximo pretio.

Estre fort estimé du Roy, Esse magno loco apud Regem.

Homme fort estimé, Probatissimus homo.

Qui est fort estimé en grammaire, Celeberrimus arte grammatica.

Cet oiseau est fort estimé en banquets, In honore mensarum est haec auis, Maximè commendatur haec auis.

N’estre pas fort estimé, Intra famam esse.

Qu’ils ne fussent moins estimez que parauant, Ne aeris, argenti, auri metallis pretia detraherentur.

Gens peu estimez Obscurae personae.

Estre le plus estimé, Obtinere principatum.

Faire qu’on soit plus estimé, Authoritatem afferre.

Le plus estimé apres les deux, Tertius in pretio.

Elle est plus estimée à cause de la bonne huile qu’elle rend, Praefertur bonitate olei.

Ceux d’Autun sont les plus estimez & honnorez, Longè principes habentur Hedui.

Elles sont les plus estimées, Laus prima illis est.

Apres ces deux-là, les brebis de Milese sont les plus estimées, Tertium locum Milesiae oues obtinent.

N’estre point estimé, In fastidio esse.

Aristo n’a rien estimé tout cela, Aristoni illa omnia visa sunt pro nihilo.

Il y a vne maniere de gens qui veulent estre estimez sur tous en toutes choses, Est genus hominum qui esse primos se omnium rerum volunt.

L’estime qu’on a de vertu, Virtutis opinio.

Qui l’a eu en grande estime & authorité, Qui illum secum habuerit magno numero ac loco.

Homme de grand’estime, Pretij magni homo.

Populaire de nulle estime, Vulgus ignobile.

Homme de nulle estime, Leuis homo, Plebeius.

Estre de fort peu d’estime, Minimam authoritatem habere.

Estre en peu d’estime entre les gentils-hommes, Inter nobiles nihili haberi.

Vn homme de peu d’estime ou de nulle valeur, Nebulo.

Recouurer la bonne estime qu’on auoit de nous, Existimationem reconciliare.

Faire estime de quelqu’vn, In aliquo numero ponere. Budaeus. ex Cicerone.

Tu ne fais estime que de cestuy-la, Omnia in hoc reponis. B. ex Valer. Maxim.

Dequoy on doit faire estime, Praedicabilis.

Il me sembloit à voir que ie cognoissoy en quel estime il estoit enuers toy, Nosse locum mihi videbar quem apud te is teneret.

Estimation, Aestimatio.


L’estimation des heritages est petite, ils ne sont point de requeste, Iacent praediorum pretia.

Faire estimation de son aisement, par la comparaison mal aisée d’autruy, Ex alterius incommodis sua comparare commoda.

Garder & entretenir l’estimation qu’on a de nous, Famam & opinionem hominum tenere.

Iuge & estimateur de quelque chose, Existimator.

Estinceler, Scintillare.

Estincelle, Scintilla.

Estincelles & ordures qui sortent d’vn fer chaud, Stricturae.

Estincelé de rosettes, Interstinctus, Distinctus.

Estincellement, Scintillatio.

Estincellement d’yeux, Flagrantia oculorum.

Estiomene, Ignis sacer, Erysipelas.

Estiomener.

Estire, m. penacut. Est vn instrument de fer court, & esquarré, a vne poignée couchée, auec lequel les bauldroyeurs trauaillent les cuirs qu’ils bauldroyent, pour en vuider & espraindre l’eau, qui est la premiere façon à force de bras que le bauldroyeur leur donne au partir des mains du tanneur, voyez Bauldrier.

Estoc, m. acut. Se prend ores pour le tronc d’vn arbre tirant de la racine à mont par droict sil, Truncus. Ce qu’és herbes est aussi appelé Tige, Caulis. Selon ce au recensemet d’vne consanguinité on dit ligne d’estoc, celle qui est de bas en haut par droict fil, parce que l’on figure les descentes & attenans en collateralité d’vne race & consanguinité, par la forme d’vn arbre, & les Iurisconsultes l’appellent, Arborem consanguinitatis. A cause dequoy le François dit, Il est d’estoc, c. des issus en droicte ligne : Et, Il est de branche, c. des descendans par ligne collaterale. Et ores se prend pour vne espée longue, estroicte & roide de pointe, de laquelle en combattant on tire plustost des coups de poincte, que de maindroicts ou de reuers ou fendants, qui sont coups trenchants. Selon ce Estoc aussi se prend pour le iect mesme de l’espée tirée en plongeant de poincte, comme, Il luy a donné ou tiré vn coup d’estoc, Punctim feriit, Punctim appetiit. Vegece appelle Puncta, le coup d’estoc en singulier, comme Caesa le fendant, le maindroict & le reuers. lib. 1. c. 12. de re milit. Et pour la playe navrure mesme, Vulnus punctim illatum. Comme, Il a vn coup d’estoc en la cuisse, Puncta in femore vulnus accepit. Ainsi Vegece le veut dire audit lieu. On dit aussi Estocade és dictes deux manieres, come, Il luy a tiré vne estocade, & il a vne estocade en la cuisse, qui est tiré de l’Espagnol Estocada, ou de l’Italien, Stoccata, Dont le François fait vn aduerbe, à Estocades, c’est à coups, iects, & tirées d’estoc, Punctim. Vegece audit lieu. Mais quand on dit Estoc d’armes, on entend vne espée large, au partir de la poignée, courte, & allant en aguisant iusques à la poincte, forte & acerée par tout, n’ayant que le pommeau & la croix des branches pour toutes gardes, de laquelle l’homme d’armes combat à cheual : aussi a-il la main couuerte du gantelet, qu’aucuns appellent espée d’armes. Ne l’Espagnol ne l’Italien n’vsent de ladicte adionction, d’armes, & disent seulement, l’vn Estoque, & l’autre, Stocco, pour ce mesmes.

D’estoc & de taille, aduerbia. Punctim ac caesim, Omni feriendi arte & via. Et par metaphore en toutes sortes, Omni ratione penitus, Nullo nocendi artificio ac molimine posthabito.

Estocade, f. penac. Puncta, voyez Estoc.

d’Estocade, aduerb. C’est d’Estoc, Punctim Voyez Estoc.

A Estocades, aduerb. Punctim. voyez Estoc.

Estoffe, De bonne estoffe, De bonne matiere.

Tu es de moindre estoffe que moy, id est, de moinde qualité.

Pareille estoffe & façon, Par materia & forma.

Chose de plus grande estoffe, de plus haute lice, Res augustioris fastigij. Bud.

Mil cheualiers de bonne estoffe.

Estoffer, id est, faire, composer en appliquant les estoffes, Caelare.

Bien garnir & estoffer les villes de frontiere,

Vn arc estoffé de sagettes, id est, garni de fleches.

Garnir pots d’argent de pierreries & estoffer, Distinguere gemmis pocula.

Estoffeur, Caelator.

Mestier d’estofferie, Caelatura.

Estoile, f. penac. Stella, d’où il vient.

L’estoille du iour, Lucifer, Iubar.

L’estoille qui se leue la premiere apres Soleil couché, Vesper, vesperis, Hesperus.

Petite estoille, Asteriscus.

Estoilles qui ne bougent d’vne place, Inerrantes stellae.

Estole, f. penacut. Est la bande beniste, longue & large, ayant les bouts à queuë d’arondelle, dont le Diacre Ecclesiastique est decoré la portant en escharpe de l’espaule gauche sous le bras droict, & le prestre pendant du col en cornette croisée sur le peis, & retroussée des deux costez à la ceinture, Stola. Les deux viennent du Grec,


Grec