Droicturierement, aduerb. acut. C’est en droicture gardant, Iustè, Rectè.
Dromant
Dromant, m. acut. C’est vne sorte de vaisseau de mer, qu’aucuns Romans nomment Dromon, qui signifie coureur : Car il vient du Grec,{{grec}}
, qui veut dire Cours : ce qui donne à entendre que c’est vn vaisseau piratique & de proye. Aussi dit-on aller en cours, & Coursaire, pour aller piller & escumer sur la mer, & Escumeur de mer. Le mot est tel de ce que les pirates singlent sans arrest, querans leur proye & aduenture,
Dru
Dru, & espais, Densus.
Ils chéent dru, Crebri cadunt, vel densi.
Qui n’est pas dru semé, Rarus.
Oiseau dru, & prest à s’enuoler du nid, Auis matura volatui.
Dryades
Dryades, Sont les Nymphes des bois, autrement dittes, Hamadryades.
Drylle
Drylle, f. Est le gland du Cohier, qui est plus court, plus amassé dans sa coque, que le gland du chesne, & la coque plus martelée de rousseur. Il n’est si bon pour la paisson, que celuy du chesne. Le nom vient du Grec, {{grec}}
, qui signifie chesne, voyez Cohier.
Du, Est vne diction indeclinable, laquelle fait tantost office d’article enuers les dictions masculines significatiues d’especes ou genres commençans par consonantes, tout ainsi que De, enuers les dictions significatiues des indiuidues de chacun genre, commençans, soit par voyele, soit par consonante, Comme, Du pain, Du vin, & qui la diroit semblable en ce regard, article des Grecs, ne seroit hors de propos, {{grec}}
, {{grec}}
. Ainsi le François dit, le fruict du iardin, & le bonnet de Pierre, ou le fruict de ce iardin, Fructus horti, pileus Petri, fructus huiusce horti. Tantost fait office de preposition, ores pour au, Comme au 3, liu. d’Amadis : Et qu’ainsi soit, si i’eusse du commencement monstré à Angriote, & aux autres, le visage, que ie debuois, pour au Commencement, In principio. Du temps du Roy Henry, Regnante Henrico : qu’on dit aussi du regne du Roy Henry, pour au temps que le Roy Henry regnoit, Regnante Henrico. Ores pour De, comme, Il vient du iardin, Ex horto. I’ay dit enuers les dictions d’especes ou genres, commençans par consonante : car si elles commencent par voyele, le François vse de cette diction De, & de l’article propre ausdittes dictions, Comme, De l’auoine, de l’archet, de l’entredeux.
Du moins, aduer. Minimùm. voyez Au moins.
Du
Du milieu, E medio.
Du chemin, A via.
Du costé d’Orient, Ab Oriente.
Du fin fond d’Arabie, Ex Arabia penitissima.
Il a esté batu du maistre, Vapulauit à praeceptore.
Né du temps de la cherté, Per annonam caram natus.
Du tout, Funditus, Prorsus, In totum.
Se seicher du tout, Perarescere.
Du village, Ab agro.
Duc
Duc, m. Mom de dignité, lequel est fait de Marquis, ou Comte qu’il estoit, quand il a quatre Comtez, ou quatre Baronnies, pour chacune Comté, & vne ville cité : & la ceremonie est telle qu’à faire vn Roy, horsmis quant à l’onction. L’Empereur, ou son Roy apres la Messe celebrée par vn Prelat, l’enchapelle d’vn chapelet d’or, garni de pierres precieuses, & donnera nom au Duché de la cité plus riche dudit futur Duc. Et ce presens plusieurs Prelats, Princes, Ducs, Marquis, Comtes, Barons, Cheualiers, Bannerets, & Escuyers qui s’y pourront trouuer, Dames & Damoiselles, auec festins, ioustes, & tournois.
Duché, f. acut. Ducatus, Qui doit auoir quatre Comtez ou quatre Baronnies pour chasque Comté, & vne cité pour le moins.
Duc de Frace, estoit ancienement le nom de la dignité & fonction qui parapres fut appelé Maire du palais, & correspond à celuy qu’on a depuis nommé, & fait-on encores, Connestable. Nic. Gilles en Loys quatriesme : Aucunes chroniques dient que Huë Capet fut le premier Duc ou Comte de Paris, & pour la grande vaillance qui estoit en luy, le dit Roy Loys le feit Duc de France, autrement dit Maire du palais.
Ducal, appartenant à Duc, Ducalis.
Duc
Duc qui est esleu pour vn trouble & esmeute, Dux tumultuarius.
Ducat
Ducat, ou Duché, voyez Acarnanie.
Eriger en Duché, Ducem appellare, Ducis nomine afficere, Ducem salutare. Bud.
Eriger vn Comté en Duché, Comitem Ducis appellatione augere. Budaeus.
Dudepuis
Dudepuis, Voyez Depuis, & Puis.
Dueil
Dueil, monosyll. Qu’on deburoit escrire Dœul, ou deul, ainsi qu’on fait Sœur, & Cœur, venans de Soror, & Cor, Car il vient aussi du Latin, Dolor. & seroit ostée l’amphibologie d’auec Dueil, nom d’vn village pres Sainct Denys en France, qui est de la Duché de Montmorency, & soit-il nom substantif, signifiant lamentation auec pleur & gemissement, que l’Espagnol dit aussi, Duelo, & l’Italien Duolo. Comploratus, Luctus suspiriosus. Soit-il verbe du Latin, Doleo. (Dont vient Doleance) pour plainte de grief fait, Querimonia. Que l’Espagnol dit aussi Duelo, & l’Italien vn peu plus esloingnément, Dolgo, & Doglio. Dueil signifie aussi l’habit noir qu’on porte pour vn trespassé, selon
ce on dit, Il porte le dueil, Il est vestu de dueil, Funebri amictu indutus est. Dueil en outre signifie la personne ou personnes vestus de dueil, qui vont suiuant le corps du trespassé en vn conuoy. Selon ce on dit, voilà le dueil, ou le dueil passe, Procedunt qui lugubri veste amicti funus prosequuntur.
Robbe, chapperon & habit de dueil, Lugubris ornatus.
Ceinture de dueil, est appelée vne large bande de peinture noire, le long du traict de laquelle sont par endroicts peintes les armoiries du seigneur trespassé, dont le corps git en l’Eglise ou chappelle, enceinte par dedans, ou par dehors de laditte bande, qui partant est appelée Ceinture, qui est vn honeur funebre, qu’on attribue aux seigneurs des lieux, ausquels lesdittes Eglises ou chappelles sont assises quand ils sont decedez. Vitta lugubris, Vittatum sacellum, Monumenti ambitus vittatus.
Laisser sa robbe de dueil, Ad vestitum suum redire. B. ex Cic. Vestem lugubrem deponere.
Chant de dueil, Cantus flebilis, Lugubris.
Faire dueil, c’est mener dueil, Lugere, Luctu agere. au 3. liure d’Amadis chap. 5. commença à pleurer si profondément que maints en eurent grande compassion & vindrent dire au Roy le dueil qu’il faisoit.
Porter le dueil, Lugubri vestitu incedere.
Mener dueil en son cœur, Mœrere.
Mettre en dueil, Afficere luctu.
Portant dueil, Atratus.
Qui porte le dueil, Lugubris familia. B. ex Liuio.
Acheuer son dueil Elugere.
Plein de dueil Luctuosus.
Duire
Duire, Est accoustumer, Assuescere.
Se duire & façonner à quelque chose, Consuetudinem nancisci alicuius rei.
Duire petit à petit à faire le labeur entier & ordinaire, ou accoustumer par chacun iour à faire la tasche, Ad iusta perducere.
Duire quelqu’vn à quelque chose par accoustumance, Assuefacere aliquem alicui rei.
Estre duit & mené de nature à vouloir sçauoir, Duci ad cupiditatem cognitionis.
Duit à rendre l’equité, Aequo appositus.
Qui duit & vsite aucun par trauail & labeur à quelque chose faire, Exercitator.
Cela me duit, Cela m’est bien duisant, Hoc mihi conducit.
Ces choses duisent à ta santé, Haec saluti tuae conducunt.
Il est bien duisant & conuenable, Addecet.
Duisson, Inductio animi.
Dune
Dune, ou Dunne, f. penac. Est ce qu’on appelle vnde de mer, que les mariniers nomment Oule, quand elle est grande & impetueuse, vsurpans en cela le mot Espagnol, Ola, laquelle nauigeans en la mer mediterranée ils appellent Vague, Quia suo impetu suáque mole assultans in mari huc illuc longè latéque peruagatur. Vnda fluctus. Vnda aestu percita. Vnda furens. Le mot vient du vieil terme des Gaullois Grecs, Dunne, qui signifie vnde, lequel (comme dit Wolfgangus Lazius, au premier liure De Migrationib. gent.) Lesdits Gaulo-Grecs (qui estoient Allemans comme il pretend ) prindrent des Grecs, lors qu’ils y furent sous la conduite de Brennon , Acichorion Belgien, Cerethrion & Bathauace leurs capitaines,par meslange & corruption de leur langue naturale, auec celle du païs de leur conqueste, où le mot {{grec}}
estoit vsité pour vnde,qui semble estre la cause pourquoy les Flamans ont donné le nom de Dunnes,aux falaises costoyans le bord de leur mer, qui sont hurts de sable haut esleuez en la coste ou costaus de sable, d’autant qu’ils font teste à la Dunne, c’est à dire au flot impetueux de la mer, & empeschent qu’il ne submerge le païs. Or parce que ie n’ay souuenance auoir leu en aucun autheur Grec ledit mot {{grec}}
, en signification d’eauë, mais trop bien {{grec}}
, pour Ingredior mergo, Subeo. Dont conforméement à ce propos Homere au vii. de l’Iliade a dit {{grec}}
, {{grec}}
, on pourroit dire que ce mot Dune par vn simple vient dudit verbe {{grec}}
, (duquel les Grecs vulgaires ont fait parauenture ce mot {{grec}}
, inusité aux anciens, & s’en sont seruis en leur langue moderne, qu’on dit vulgaire (à contrario effectu : Car d’autant que signifie entrer, penetrer, submerger, & noyer (ce que les vagues, grands flots, & oules font souuent és païs bas, entrans dans la terre & allagants le païs prochain des costes de la mer bien auant) ces Dunes cy arrestent la furie d’iceux, & empeschent qu’ils ne penetrent dans le païs, & le submergent. Et seroit cela ainsi prins per Antiphrasin, tout ainsi que les Latins appellent Parcas. Ces trois Fées, Clotho, Lachesis, & Atropos, lesquelles neantmoins ne pardonnent à nul, & Bellum, Quoy qu’en la guerre il n’y ait rien de beau, & Manes, Ces Dieux infernaux, qui neantmoins n’auoient rien de Manum, c’est à dire de clarté, ne de bon. Les Dunes different des Diques, qui sont grandes & espaisses leuées, parce que celles-là sont rempars de nature, & celles-cy d’artifice, & de main d’homme : & le dit-on volontiers en pluriel, Dunes.
Dunete
Dunete, f. penacut. Est le diminutif de Dune : c’est vne petite Dune. La signification duquel diminutif n’est contrainctement en la diminution de tout le corps de la Dune, c’est à dire que la Dunete pour estre telle, & porter ce nom, doibue estre moins longue, moins haute, & moins espesse que la Dune:Car il suffit qu’elle soit plus courte sans
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