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ſœurs que nous redoutons, ſur-tout par les ravages qu’elles font, & les marques qu’elles laiſſent de leur fureur inéxorable. La cadette quoique d’une moindre réputation que ſon aînée, & plus petite qu’elle, eſt pour nous la plus terrible ; parce qu’elle s’attache à perſécuter nos poſſeſſions les plus diſtinguées. Cette cruelle ennemie de la beauté, jalouſe de ma gloire, crut trouver peu de réſiſtance après l’aſſaut que je venois d’eſſuyer, & voulut profiter de cette circonſtance pour triompher ſans peine. Dans le tems que je m’y attendois le moins, elle fondit ſur moi à la tête de ſes troupes qu’elle diviſa du premier jour par une marche forcée. Avec la moitié de ſon monde elle aſſiégea en arrivant le Pavillon Spheriq oval, & emporta les ouvrages extérieurs, après une courte réſiſtance. De l’autre elle forma pluſieurs camps volants, qui par leur diſpoſition avoient une libre communication entre eux, & fit approcher par pelottons des troupes à portée de mon Palais, où elle ſe flattoit d’avoir des intelligences. Dans cette extrêmité j’aſſemblai