Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/137

Cette page a été validée par deux contributeurs.
99

que fuſſent ſes éloges, quelque charmé qu’il ſe montra de ſon voyage, malgré l’apologie qu’il en fit d’après les Peres de ſon Egliſe, qui la nomment œuvre divine, Meſtier divino, je trouvai mon Rubego déteſtable, & ne voulant point partager ſon abomination, je finis avec lui, d’autant plus vite, que Biladure devoit retourner dans peu.

Il revint en effet ; mais inſtruit par quelques indiſcrets de ma correſpondance avec Rubego pendant ſon abſence, peut-être par Mutolite même, le plus grand ſcélérat de la terre ; l’ingrat, le perfide Biladure abandonna ſa Caſſone. Nul effort ne put le retenir. Mes Factures furent divulguées de manière qu’il n’y eut ſi petit Négociant qui n’en fit des commentaires ſcandaleux, & je fus ſacrifiée ſans miſéricorde. Pour juger de l’horreur d’une pareille ſituation, il faudroit l’avoir ſentie. J’aurois ſuccombé ſous le poids de tant d’amertumes, ſi dans mon propre fond, je n’eus trouvé des reſſources à oppoſer.

Naſirola m’offrit le jeu comme une paſſion artificielle, capable de me dédommager de celle avec qui j’étois