Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/129

Cette page a été validée par deux contributeurs.
91

gement ; des intérêts auſſi chers que les nôtres doivent être ménagés de plus près. Quand je vis que les deſcriptions les plus tendres de ma langueur & de mes ennuis, les reproches les plus vifs de ſon indifférence & de ſes lenteurs, les plaintes les plus touchantes, l’emportement le plus paſſionné, ne hâtoient point ſon retour, je cherchai des conſolations plus réelles.

Mutolite m’avoit rendu des ſoins que j’avois négligé ; le beſoin de diſtractions où j’étois alors, m’y fit prêter attention, dans le deſſein de le rendre plus empreſſé, & je réüſſis. C’étoit un de ces êtres Amphibies, moitié ſacré, moitié profane, qui comme nous aſſervi à toutes les modes, voluptueux par ſiſtême, orgueilleux par habitude, étourdi par contenance, & minaudier par état, réüniſſoit quelques talens hermaphrodites. Quoiqu’il fût la reſſource de la plus-part des Temples abandonnés, dans le fond il n’étoit pas fort occupé. Un adorateur de profeſſion ſe fait cent affaires ſans en avoir une. Sa répu-