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et justice ; et comme les deux premières parties du livre, cette dernière confirme la plupart de ses préceptes, en rappelant au Dauphin l’exemple de son aïeul Charles-le-Sage. Tel est l’ensemble du Livre de la Paix.

Ainsi, composé sous le feu des révolutions politiques du règne de Charles VI, cet ouvrage leur apportait pour remède les principes de sagesse qui firent l’honneur et la sécurité du règne précédent. On sent dès lors qu’un pareil livre, dont la pensée embrasse toute la philosophie politique de son époque, ne comporte pas ici une analyse raisonnée, qui deviendrait elle-même un second ouvrage. Mais nous en pouvons citer quelques passages qui montreront comment Christine savait traiter les questions contemporaines.

Alors, comme a toutes les époques de révolutions, se rencontraient des hommes qui demandaient pour le peuple l’extension des libertés et un accroissement d’influence dans le maniement des affaires publiques. Christine discute d’abord avec des préceptes ; mais comme en politique les bonnes raisons sont celles de l’expérience, et les meilleures théories celles qui ont subi l’épreuve de l’application, elle réfute par des faits et une haute